Hugo, aux confins du vertige
Ce projet de film me trotte dans la tête depuis 2011... Mon premier voyage au Pérou. J'essaye depuis lors d'écrire le scénario. En 2015, j'ai déposé cet ébauche de film à la SCAM dans le cadre de la bourse d'aide à l'écriture "Brouillon d'un Rêve" et au CNC dans le cadre de l'aide à l'écriture. Malheureusement, les deux dossiers sont revenus avec un avis négatif !
Je n'abandonnerais pas l'idée de ce documentaire pour la simple et bonne raison que j'ai envie de le faire ! Mais je vais sûrement devoir changer un petit peu mes prévisions, surtout pour adapter le budget à mes moyens actuels... Et comme le disaient Mark Twain « Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait »...
Je vous propose aujourd'hui de découvrir ce projet "un peu fou" dans lequel j'avance tranquillement...
Sommaire
- Résumé
- Lettre de présentation
- Note d'intention
- Les principaux acteurs
- Synopsis
- État d'avancement
- Moyens à mettre en oeuvre
- Parcours de Guillaume Bodin
Résumé
Une fiction documentaire sur le thème de l’alpinisme qui raconte l’histoire d’un jeune français, aspirant guide de haute montagne, parti avec son frère au Pérou pour réaliser leurs rêves d’aventures. Un terrible accident fait basculer leur vie dans une tout autre direction. Le dépassement de soi, les remises en question continuelles que la vie leur amène, l’enthousiasme et la détermination sont les maîtres mots de ce film...
Lettre de présentation
La montagne m’a toujours accompagnée. Dès mon plus jeune âge, je me suis baladé sur les chemins de la vallée de Chamonix, au pied des grandes faces du massif du Mont-Blanc. J’ai beaucoup rêvé atteindre ces sommets inaccessibles sans jamais comprendre pourquoi ? À partir de l’adolescence, j’ai commencé à faire de l’alpinisme, ça m’a beaucoup aidé à grandir, à m’élever, à comprendre le monde d’en bas. Étrange sensation d’ailleurs, se projeter dans cette pureté minérale et glaciaire pour mieux appréhender la vie ! Comment expliquer cette sensation ressentie lors d’un effort physique dans un état de contemplation extrême autrement que dans un film ?
Ce milieu hostile n’a pas toujours été des plus enchanteurs. Plus jeune, j’avais d’abords dans l’idée de devenir Guide de haute montagne. À 17 ans, j’ai eu mon premier accident en ski, ce qui m’a valu mon baptême d’hélicoptère, un scalp, 35 points de suture et une semaine d’hôpital. Puis l’année de mes 18 ans, je me suis cassé le pied en tombant de quatre mètres dans le massif du Mont-Blanc, ce qui m’a valu un autre tour d’hélicoptère et huit mois d’arrêt. Heureusement pour moi je me suis arrêté là, mais dans les années qui suivirent, plusieurs accidents m’ont beaucoup touché même si je n’étais pas présent. J’ai perdu deux amis dans une petite avalanche, ils ont fait une chute de plus de huit cents mètres dans les rochers. Puis ça a été au tour d’une collègue qui est mal tombée en escalade et qui s’est tuée. Je me suis vite dit que la montagne était assez dangereuse, je n’avais pas 20 ans que mon moral en avait déjà pris un bon coup !
Entre temps j’avais passé de nombreux diplômes pour me former et encadrer bénévolement au sein du Club Alpin Français, car je pensais que la montagne devait rester un plaisir plutôt qu’un métier. Je me suis ensuite inscrit en tant que bénévole dans une société de secours en montagne pour apprendre les premiers gestes à avoir lors d’accidents qui peuvent être relativement graves. Je ne m’en suis pas énormément servi, sauf dernièrement. Un ami a fait une chute de quinze mètres en escalade et s’est violemment cassé les deux jambes et quelques vertèbres. Une expérience qui n’était certes pas agréable à vivre, mais qui m’a permis de me confronter à un secours sur une personne polytraumatisée où la maitrise de soi est primordiale.
L’idée de ce film a longuement muri en moi, je n’avais d’abord pas d’histoire à raconter. Puis il y a eu la rencontre d’Hugo, ce rescapé de la montagne capable d’expliquer ce qui l’a motivé pendant de nombreuses années à repousser ses limites jusqu’à un destin qui aurait pu être plus tragique. Tout concorde, la montagne depuis laquelle Hugo est tombé est magnifique, l’histoire est à couper le souffle et Hugo est quelqu’un de très intéressant et passionné par la vie... Je tiens le fil conducteur, mais il me reste encore à écrire un scénario haut en couleur qui va demander patience et détermination !
Note d’intention
Cette fiction documentaire d’environ 90 minutes est une réelle création à partir de l’histoire d’Hugo. La qualité des images et de la bande-son doivent amener une ambiance réaliste et faire rêver le spectateur. Je travaille déjà avec un artiste sur une musique originale.
L’Artesonraju est une montagne emblématique du cinéma. Elle est l’effigie que l’on voit au début de chaque film de la Paramount Pictures. Elle culmine à 6025 mètres en plein cœur de Cordillère Blanche péruvienne. Hugo gravissait la face sud, celle qui se trouve de l’autre côté de la montagne et qui est presque uniquement enneigée.
J’ai déjà gravi cette montagne ce qui me permet de me projeter un peu mieux dans l’écriture. Il me manque encore quelques éléments pour la réalisation du film, mais j’ai déjà de nombreuses informations concernant la possibilité de réaliser un documentaire dans ces conditions hostiles.
La cordillère blanche péruvienne est un massif ou plus d’une cinquantaine de sommets culminent à 6000 mètres d’altitude. Depuis la plus grosse ville, Huaraz, se trouvant à plus de 3000 mètres d’altitude, il est relativement facile d’accéder aux longues vallées donnant accès aux sommets. Mais contrairement à ce que nous connaissons en Europe, ces vallées ne se remontent qu’à pied pendant de longues heures souvent avec l’aide de porteurs ou d’ânes de battage. L’ambiance est encore différente de l’Himalaya car chaque sommet ne prend que quelques jours alors qu’en Asie, il est courant de partir pour quelques semaines. Les porteurs et cuisiniers qui proposent leurs services pour partir en montagne sont souvent des paysans le reste de l’année. Ils sont en règle général adorable et très serviable, il est même difficile de leur faire comprendre que nous pouvons les aider à cuisiner et monter la tente, car ils n’ont pas l’habitude qu’on les aide ! Ils font de nombreux plats typiques avec peu de moyens. L’argent qu’ils gagnent permet en général de faire vivre leur famille tout au long de l’année et de scolariser leurs enfants. Ils feront partie intégrante du film.
Autour de Huaraz, il y a de nombreux petits villages, souvent vétustes, peuplés par ces paysans qui vivent modestement dans des conditions précaires. La culture péruvienne devient de plus en plus occidentalisée avec l’arrivée des smartphones dans toutes les poches, des télés et d’internet dans toutes les maisons (même celles en terre battue). Je souhaite montrer cette désappropriation de la culture entre 2002 et aujourd’hui même si tout ce fera essentiellement par l’image, je pense qu’il est possible de retranscrire ça à l’intérieur du film rien que par les décors.
Il y a des endroits incontournables à filmer comme le marché central de Huaraz où la viande pend à l’air libre, les étalages regorgent de fruits et de légumes que l’on voit rarement en Europe. C’est le lieu de nombreuses rencontres et un passage inévitable avant de partir quelques jours en montagne.
Contrairement à mes précédents projets, ce film demande à être entièrement écrit, car la part de reconstitution représente plus de la moitié de cette fiction. L’autre partie, tournée un peu plus comme un documentaire de qualité, va demander à être très bien construite avant de tourner les images, car le but serait de se retrouver sur la montagne avec une petite équipe. Je souhaite tourner les images sur l’Artesonraju, car les conditions au Pérou diffèrent beaucoup de ce que l’on trouve en Europe. La cohésion de la neige, l’altitude et le côté sauvage sont difficiles à reproduire dans les Alpes, alors que sur place il suffit de poser la caméra pour obtenir ce fabuleux décor.
Il y a également l’idée de graver cette montagne dans l’histoire à un instant donné. Comme partout dans le monde, les glaciers fondent et les neiges éternelles remontent en altitude. L’Artesonraju a déjà bien changé depuis que Hugo est monté en 2002, peut être qu’un jour la face qu’Hugo a dévalée ne sera plus recouverte de neige et ne sera plus praticable.
Les grandes inspirations de ce film sont « Le scaphandre et le papillon » de Julien Schnabel - 2007 surtout dans sa première partie où l’on vit de l’intérieur les scènes d’hôpital, le suspens du début et la découverte de ce qui s’est passé au fil de l’histoire amène beaucoup de puissance au film. « La mort suspendue » de Kevin Macdonald - 2003 qui relate l’histoire d’une cordée d’alpinistes ayant eu un énorme accident dans la cordillère Huayhuash au Pérou, l’un d’eux doit prendre la dure décision de couper la corde pour sauver sa vie en sachant que l’autre ne s’en sortirait pas. Or le deuxième alpiniste engloutit par une crevasse finit quand même par s’en sortir et raconte cette histoire comme un miraculé. Les images de montagne sont vraiment belles, j’aime un peu moins les interviews en studio. Le troisième film extrêmement inspirant serait « Le Grand Bleu » de Luc Besson – 1988, car il transmet au spectateur la passion d’un sport qui peut même aller jusqu’au don complet de soi. La montagne peut, sur certains aspects, ressembler étrangement à la mer.
Les Principaux acteurs
Hugo
Le personnage principal du film (22 ans lors de l’accident). Hugo a grandi en Alsace, il a rapidement rejoint les groupes jeunes du Club Alpin Français. C’est d’ailleurs avec eux qu’il est allé pour la première fois au Pérou afin de faire une expédition de fin de cursus. C’est lors de ce voyage qu’il a rencontré Karine, sa femme. Un coup de foudre, car ils sont rentrés tous les deux en France pour habiter Chamonix où il était facile de trouver du travail ainsi que de s’entraîner pour devenir Guide de haute montagne. Durant cette période il a fait de nombreuses ascensions dures, certaines en solo car il ne trouvait pas systématiquement de partenaire et il souhaitait se confronter à la montagne beaucoup plus profondément. Alors qu’il avait entamé la formation de Guide, Hugo souhaitait repartir au Pérou avec Karine et son frère dans le but de voir sa belle famille et de faire quelques ascensions.
Damien
Le frère d’Hugo était pisteur-secouriste dans les Alpes (24 ans lors de l’accident). Il avait suivi le même genre de parcours que son frère, ils étaient d’ailleurs son plus fidèle compagnon de cordée. Il est aujourd’hui ostéopathe à côté de Grenoble et il continue de faire un peu de montagne dans les Alpes françaises.
Karine
La femme d’Hugo est péruvienne et originaire de Huaraz (22 ans lors de l’accident). Une partie de sa famille vit à Lima. Elle vivait avec Hugo depuis plus de deux ans et elle avait travaillé un peu à Chamonix. Elle se destinait à une en formation d’institutrice. Karine n’a presque jamais fait de haute montagne, il lui est arrivé d’accompagner Hugo sur des sites d’escalades, mais l’altitude et le froid ne sont pas ses terrains de prédilection. Elle parle couramment le français et l’espagnol.
Matthieu
Matthieu est un jeune français que l’on voit à partir du milieu du film, il est menuisier-ébéniste, 24 ans. Il a un profil de montagnard, son moral est forgé à toute épreuve. Il rencontre Hugo pour la première fois alors qu’il était en train de faire un tour du monde d’un peu plus d’une année.
Synopsis
Réveil un peu dur par des bips d’une machine qui raisonne. Nous sommes à la place d’Hugo, allongé dans un grand lit, les yeux demi-ouverts sans vraiment comprendre ce qu’il se passe (Caméra à la première personne). Des gens s’agitent, ils ont l’air de s’affairer autour de quelqu’un dans la même pièce. Le bip devient continu, on entend quelqu’un demander le défibrillateur. Une, puis deux secousses se font entendre. Le bip reste continu. Nous comprenons que nous sommes à l’hôpital, en réanimation. Tout à coup une infirmière s’approche du lit et dit à l’assistance qu’Hugo à l’air de se réveiller. Elle appelle un docteur qu’on devine au fond de la pièce, il ouvre les yeux d’Hugo (donc la caméra) pour mieux voir son œil. Hugo surpris lui demande qu’est ce qu’il fait ! Il a l’air bien réveillé.
On voit des câbles branchés tout autour, Hugo a du mal à bouger (quelques gémissements). Il y a des contrepoids qui soutiennent ses jambes. Alors qu’il s’apprêtait à arracher tous les tuyaux qui pour lui ne servent à rien, l’infirmière le rassure et lui dit que sa famille va bientôt être là.
Tout le monde s’en va. On comprend que le voisin ne s’est pas réveillé... Son lit s’en va !
Dans l’heure, Karine arrive, elle l’embrasse. Elle a l’air heureuse de le voir. Elle lui apprend qu’il est là depuis quelque temps, qu’ils ont déjà parlé ensemble alors qu’il était dans une semi-conscience ! Il ne se souvient pas de ce qui s’est passé, mais il se souvient qu’il était au Pérou depuis plus d’un mois avec Karine et son frère pour faire de la montagne.
(On voit les images qu’Hugo à vécu pendant ce dernier mois, caméra à la troisième personne, flashback). Quelques paroles entre les deux frères. On imagine la vie au Pérou en 2002, le marché de Huaraz, les routes en mauvais état et les voitures slalomant entre les nids de poule. Les magnifiques paysages, la culture péruvienne... Survol de la cordillère blanche, les arêtes avec de gigantesques corniches ne neige surplombe les faces vertigineuses. On voit les glaciers crevassés depuis le dessus, quelques animaux des montagnes, le froid, la neige, la glace... Hugo et son frère prévoient d’ouvrir une nouvelle voie dans la face nord du Huandoy Oueste, mais les conditions ne sont pas au rendez-vous. Ils décident donc de faire une ascension éclair de la face Sud de l’Artesonraju, un sommet culminant à 6025 mètres. La face qu’ils doivent gravir est assez classique lorsqu’elle est en bonnes conditions, une grande pente de neige de 800 mètres inclinée entre 50 et 60°. Cela fait déjà plus d’un mois qu’ils sont dans les Andes péruviennes, la météo avait été favorable à l’ascension de nombreux sommets, ils sont bien acclimatés et l’altitude n’est plus un souci. Pour eux, l’Artesonraju ne doit pas poser de problème...
(Retour caméra à la première personne dans le lit d’hôpital). Hugo aperçoit son frère, il a l’air fatigué, il est heureux de le voir. Damien prend Hugo dans ses bras comme il le peut pour ne pas lui faire mal. Il lui dit qu’il a vraiment eu de la chance, mais Hugo ne sait toujours pas exactement ce qu’il s’est passé et pourquoi est-il dans ce lit d’hôpital ? Damien commence alors à lui demander s’il se souvient qu’ils étaient partis tous les deux pour gravir l’Artesonraju ? Que Damien avait eu trop froid aux doigts et qu’il avait préféré redescendre dès la première longueur pour laisser Hugo monter seul au sommet. (Caméra sur la montagne à la troisième personne, flashback). De belles images de la montagne, de la montée, du froid, les pieds qui glissent dans la neige pulvérulente malgré les crampons et les piolets. Damien le regarde monter, puis Hugo disparaît derrière un éperon rocheux. Damien retourne à la tente un bon kilomètre plus loin. Hugo double une cordée de deux Espagnols parti un peu plus tôt et qui avance assez lentement. Hugo prend des photos lorsqu’il arrive au sommet, on le voit prendre le temps de se reposer, il admire le magnifique paysage qui s’offre à ses yeux. Il commence à descendre puis tout se dérobe sous ses pieds. On voit sur son visage une grosse douleur, il a très mal aux chevilles, puis on voit des voltiges, des impacts dans la neige...
(Retour dans le lit d’hôpital, caméra à la première personne). Damien lui dit qu’il a dû faire une chute de 800 à 900 mètres... Et qu’il a fini par une grande glissade sur la neige au pied de la montagne, c’est là qu’il l’a retrouvé. Damien demande à Hugo si il se souvient des Chiliens avec qui ils avaient discuté au camp de base ? (Caméra la la troisième personne, flashback). Les Chiliens regardent la montagne aux jumelles lorsqu’ils voient une masse tomber. Ils pensent que quelqu’un est tombé, ils se mettent tout de suite en marche pour aller à son secours. En passant au camp avancé où Damien se trouve, ils le préviennent et tout le monde se met en marche vers la victime. Damien marche rapidement dans la neige sur le glacier, il est persuadé que c’est l’un des deux Espagnols qui gravissaient la face qui est tombé. Le soleil commence à être assez bas dans le ciel, les lumières sont magnifiques. Damien passe au niveau du camp des Espagnols et il récupère un matelas et un duvet dans leur tente au cas où ! Puis il repart dans la direction vers laquelle il pense que la victime se trouve. Il se retrouve tout à coup devant plusieurs affaires chiffonnées, en boule, on voit que Damien est complètement perdu... (Caméra à la première personne, dans le lit d’hôpital) Damien explique à Hugo qu’il venait de se rendre compte que ce n’était pas un des Espagnols qui était tombé mais son frère ! Vu l’état dans lequel se trouvaient ses affaires, pour lui il était mort. Il venait d’apprendre la mort d’Hugo en quelques secondes... On peut encore voir sur son visage les images de cette découverte, Damien est encore complètement livide en racontant l’histoire. (Caméra à la troisième personne au pied de la face, flashback) Après plusieurs secondes qui lui paraissent des minutes, Damien aperçoit une masse immobile une centaine de mètres plus hauts. Ca à l’air d’être Hugo, il le rejoint, il reprend espoir car il a l’air d’être en vie, il est complètement dévêtu, il se tient le dos courbé ce qui montre qu’il est encore conscient. Le soleil est en train de disparaître tranquillement, le pied de la face est déjà complètement à l’ombre, on sent qu’il fait froid, la neige est omniprésente. (Retour dans la chambre, caméra à la première personne) Hugo a du mal à suivre mais Damien lui explique qu’il s’est vite rendu compte qu’il n’avait rien à la colonne, qu’il s’est douté qu’il avait un oedème cérébral car il avait les yeux injectés de sang. Le plus gros traumatisme était une fracture ouverte à la cheville mais c’était déjà un miracle qu’il soit vie. Comme Hugo a l’air vraiment fatigué (la netteté de l’image est un peu moins bonne), Damien lui propose de revenir plus tard. Il lui apprend que leur mère arrive le lendemain, Hugo est surpris qu’elle arrive aussi vite, mais il a oublié que l’accident a eu lieu il y a une vingtaine de jours. Damien s’en va, puis c’est le défilé des infirmières, des médecins, le repas puis la nuit où Hugo à du mal à s’endormir.
(Caméra à la première personne) Dès le matin, Hugo est transféré du service de réanimation dans une chambre individuelle, puis Karine arrive, ils parlent ensemble un long moment des problèmes d’assurances qu’elle rencontre. Et c’est au tour de Damien d’arriver, c’est déjà la fin de la matinée. Hugo aimerait savoir la suite de l’accident ? (Caméra à la troisième personne, au pied de la face, flashback) Le secours se met tranquillement en place, Damien fait les premiers gestes, Hugo parle doucement sans réelle compréhension possible, il gémit régulièrement. Il fait de plus en plus froid, Damien recouvre Hugo comme il le peut, il l’isole du froid avec le matelas de sol récupéré dans la tente des Espagnols... Un groupe de trois anglophones arrive peu de temps après, ils ont également été prévenus par les Chiliens et ils se sont empressés de venir en aide. Puis les Chiliens arrivent avec deux Ukrainiens ayant de la morphine. Damien en donne à Hugo qui s’arrête de gémir.
(Retour dans la chambre d’hôpital, caméra à la première personne. On voit Damien parler, Karine écoute à côté). Quelqu’un avait prévenu les secours grâce au téléphone satellite. Mais aucun hélicoptère n’est arrivé ! Il n’était visiblement pas disponible. Hugo boit un coup, des infirmières passent pour demander si tout va bien ?
(À nouveau au pied de la face, caméra à la troisième personne, flashback) Puis une petite tente est montée pour passer la nuit au pied de cette face glaciale. Le vent s’engouffre sous la toile, il fait vraiment froid. Un des anglophones reste avec Damien et Hugo toute la nuit. Damien fait boire une gorgée d’eau chaude d’un thermos à Hugo tous les quarts d’heure. Il y a assez peu de sang par terre car lors d’une fracture ouverte, l’artère déchirée se rétracte et finit par ne plus saigner. Hugo est bien couvert même si Damien n’a presque rien sur le dos, on voit que Damien a tout mis ce qu’il pouvait sur son frère. La nuit est longue mais le jour se lève enfin ! Une colonne de secours péruvienne arrive avec du matériel, le groupe d’anglophone, les Chiliens et les Ukrainiens gravitent autour d’Hugo. On commence à installer Hugo dans le matelas coquille sous la direction de Damien lorsqu’un Péruvien marche avec ses crampons sur le matelas qui est censé se rigidifier par décompression. Du coup il ne peut plus se rigidifier et il faut l’emballer du mieux possible dans son duvet avec de nombreuses sangles afin de le maintenir pour ne pas qu’il bouge. Puis c’est le début de la grande descente ! Les Péruviens commencent à installer de nombreuses cordes pour assurer Hugo mais Damien ne tient plus, car la neige est molle et le risque de glissade est limité. Il regarde l’anglais et en quelques secondes toutes les cordes sont défaites pour descendre avec Hugo en luge afin de prendre rapidement pied sur le glacier. Pendant ce temps les Péruviens glissent maladroitement derrière, mais finalement tout le monde se retrouve en contrebas dès que le glacier s’aplatit et que les glissades ne sont plus possibles. Tout le monde arrive au camp moraine au pied du glacier, le groupe fait une pause, Damien repli la tente et porte une grosse partie du matériel de son frère. Puis la descente continue sur un chemin accidenté, tout devient compliqué car avec le matelas coquille ne pouvant plus se rigidifier à cause du coup de crampons, il est difficile de porter Hugo dans de bonnes conditions. Le groupe d’une dizaine de personnes se relaye tant bien que mal pour porter le blessé saucissonné dans son duvet, tout ça sur plusieurs centaines de mètres de dénivelé à plus de 4000 mètres d’altitude. À l’arrivée au camp de base, les secours péruviens ont prévu de traverser le lac grâce à un petit Zodiac à rames. C’est à ce moment-là que tout le monde se dit rapidement au revoir en regardant le canot pneumatique s’en aller sur cette magnifique surface turquoise au pied des sommets enneigés. Damien est dans le canot à côté de son frère. Arrivé de l’autre côté du lac, un 4x4 de la police attend la colonne de secours pour descendre Hugo jusqu’à Caraz, la première petite ville. C’est au dispensaire que Hugo voit le premier médecin. Impossible de rejoindre Huaraz ce soir-là car des manifestations sur la route empêchent l’ambulance de pouvoir circuler. Mais le lendemain matin il est enfin possible d’atteindre l’hôpital dans une vieille ambulance du type fourgonnette où il est possible de voir la route à travers le plancher à certains endroits. Karine, qui se trouvait à Huaraz, est récupérée au passage par l’ambulance.
(Retour à la clinique de Lima, caméra à la première personne). Plusieurs infirmières passent à nouveau, il est l’heure de manger ! Karine et Damien restent un moment puis ils s’en vont, ils vont chercher la mère d’Hugo et de Damien à l’aéroport. Hugo fait semblant de regarder la télé mais il ne fait que zapper, les livres le fatiguent, il regarde depuis son lit par la fenêtre entre-ouverte, il voit le ciel bleu à travers les rideaux qui dansent sous l’effet du vent. La porte s’ouvre à nouveau, sa mère est là, elle passe un moment avec lui, elle lui raconte toutes les aventures pour arriver jusqu’ici, qu’elle est très heureuse de le voir ! Elle lui fait remarquer qu’elle ne pensait pas que son visage avait été autant brûlé par la neige. Hugo paraît surpris, il ne le savait pas. Sa mère décide de faire un « selfie » avec le petit appareil photo numérique posé sur l’étagère à côté du lit, elle montre la photo à Hugo qui peine à se reconnaître à côté de sa mère tellement il n’imaginait pas avoir le visage aussi meurtri par l’accident. Ils continuent à discuter du rapatriement qui à l’air d’être compliqué à mettre en place. La nuit commence à tomber, l’après-midi est passé rapidement. Un médecin et des infirmières arrivent dans la chambre et annoncent à la mère d’Hugo que la visite va devoir se terminer et qu’il sera possible de revoir Hugo à partir du lendemain matin. Les soins du soir commencent...
(Toujours caméra à la première personne). Le lendemain matin, la mère d’Hugo, Karine et Damien arrivent tous ensemble, les soins ont déjà été faits. Ils parlent ensemble jusqu’à ce qu’Hugo demande comment est il finalement arrivé à la clinique de Lima ? Karine et Damien se regardent, on voit dans leur regard que ça n’a pas été facile.
(Sortie de l’ambulance à l’hôpital public de Huaraz, caméra à la troisième personne, flashback) À l’arrivée dans l’hôpital, on voit bien que ce n’est pas aussi propre qu’un hôpital européen, les murs sont un peu ternes... Des lits avec des patients attendent dans le couloir. Hugo est mis dans une chambre à part, Karine et Damien l’accompagnent. On leur demande tout de suite d’aller acheter des médicaments et des bandes dans la pharmacie voisine ? Les infirmières n’en ont pas... Les premiers vrais bandages sont faits, malheureusement Hugo qui n’est pas tout à fait présent urine dans le lit et il faut changer les draps et refaire les pansements car avec sa plaie ouverte, il ne faut pas laisser les bandages comme ça. Les infirmières et le médecin n’ont pas l’air d’apprécier, le médecin dit d’abord que ça ira bien comme ça mais comme Karine et Damien insistent lourdement, ils s’exécutent puis toute l’équipe médicale part. Personne ne revient durant deux longues heures, alors Damien décide de faire avancer les choses assez rapidement, il faut qu’Hugo passe un scanner afin de savoir qu’est ce qui est cassé et ce qu’il faut opérer... Comme toute l’imagerie médicale se trouve à la clinique privée de Huaraz, Hugo est transféré là bas. Tout se passe magnifiquement bien à partir de sa prise en charge par la clinique, en commençant par l’ambulance flambant neuve qui vient le chercher. La clinique est d’une hygiène impeccable, c’est ainsi que Karine et Damien décide de faire soigner Hugo dans le secteur privé. Les premiers vrais soins sont donnés à Hugo, la plaie est bien mieux nettoyée qu’à l’hôpital. Après quelques jours, il faut envisager le transfert vers Lima pour commencer de grosses opérations, la solution d’un transfert en avion est le plus adaptée et c’est ainsi qu’Hugo s’envole vers la clinique de Lima où il est mis en soins intensifs. Et c’est seulement quelques jours plus tard qu’Hugo se souvient de tout.
(La suite du film se passe à la troisième personne car Hugo se souvient de tout et on reconnaît bien son visage). Le rapatriement en France est une dure décision car Hugo est prêt à recevoir une greffe de muscle au moment de partir, mais les assurances font pression pour qu’ils se fassent opérer en France. Il est attendu à l’hôpital La Tronche de Grenoble. Mais comme rien n’est facile, aucune compagnie en partance de Lima n’accepte une personne médicalisée à son bord car ça prend beaucoup de place et ça peut choquer les autres passagers. La mère d’Hugo a bien fait avancer les choses lorsqu’elle était encore en France, le député-maire de leur ville avait fait pression à l’Assemblée nationale et Michèle Alliot-Marie a fait affréter un cargo de l’armée française pour atteindre Bogota où Air France peut prendre en charge Hugo en vol ordinaire.
À l’arrivée à l’hôpital de Grenoble, Karine et Damien n’ont pas eu le temps de suivre. Hugo se retrouve dans une chambre double. Un médecin arrive et lui demande d’expliquer un peu ce qui s’est passé. Une infirmière est en train faire les soins au voisin de chambre. Une autre amène le plateau-repas et se rend compte qu’il est encore un peu tôt donc elle repart. Le médecin un peu curieux mais également pressé, car il doit partir en vacance le soir même dit à Hugo qu’il va ouvrir la plaie pour voir à quoi elle ressemble. Hugo un peu surpris lui demande si il va le faire là ? L’infirmière passe au même moment avec la poche d’urine du patient d’à côté. Et le médecin commence à enlever le pansement sans vraiment écouter Hugo qui essaye de le raisonner en disant que c’est une grosse plaie et qu’à Lima ils n’ouvraient le pansement qu’en milieu stérile. Malgré tout, le médecin déballe tout et fait un genre de grimace compréhensible, il demande à une infirmière de refaire le pansement et de dire au chirurgien d’opérer sans vraiment savoir si c’est opérable ! Lorsque les parents d’Hugo et Karine arrivent à l’hôpital, Hugo a déjà 40 de fièvre, sa plaie est en train de s’infecter et ça va durer un peu plus de trois semaines avant que tout se stabilise et qu’il soit enfin possible de tenter la première greffe de muscle au niveau de la cheville. Pendant ce temps, Karine est toujours autour mais elle se sent moyennement bien, elle a des nausées... Elle n’aurait pas supporté le voyage ? Elle en parle à Hugo en lui disant qu’elle a l’impression d’être enceinte, qu’elle a déjà fait des tests lorsqu’ils étaient encore à Lima mais que tout s’était révélé négatif. Tout ce tumulte n’a pas dû arranger les choses. Et elle décide de refaire un test de grossesse. Lorsqu’elle revient avec le résultat, elle annonce à Hugo qu’ils attendent leur premier enfant ! On peut lire sur le visage d’Hugo qu’il a conscience de ce que ça implique, il n’a pas le droit de se laisser aller. Il est très heureux mais il doit impérativement s’en sortir !
Hugo subit une greffe de muscle du grand dentelé sur sa cheville, il faut attendre 2 jours à l’hôpital pour voir si tout s’est bien passé, déjà au bout de 24 heures le chirurgien est positif. Dix jours plus tard, Hugo est transféré au centre de rééducation de Saint-Hilaire-du-Touvet afin de se reposer avant de commencer à proprement dit la rééducation. On le voit lire, rire, Damien, Karine, ses parents viennent le voir régulièrement. Il est au milieu des montagnes entre la Chartreuse et le massif de Belledonne. Il rêve, gère quelques papiers car il va visiblement, vu le rapport de l’expert, avoir 80% d’invalidité ! Il se regarde dans la glace, il a énormément maigri ! Un peu dur à accepter mais il est en vie. Il n’a toujours pas pu poser le pied par terre, ça fait déjà plus de deux mois que l’accident à eu lieu... Il parle avec Karine, qui s’arrondit tranquillement, de leur premier enfant. On est en septembre, les couleurs et les lumières de la montagne sont superbes. Hugo lit des magasines de montagne, il n’en peut plus d’être enfermé dans ce corps qui ne peut pas avancer comme il le veut, il paye cher cet accident, il parle souvent à son frère de cette envie irrésistible d’aller plus haut, plus loin, plus vite... Pourquoi ? La formation de guide ne l’aurait pas un peu trop poussé à se dépasser ? La concurrence est rude avec les autres aspirants guides, ce n’est pas qu’il y a nécessité d’être le meilleur mais comme il n’y a pas de place pour tout le monde, il faut quand même avoir un très bon niveau et quelques fois se dépasser.
Il est rapidement transféré de l’Isère dans le Sud-Ouest en ambulance VL, on le voit traverser la France. On le voit penser en regardant à travers la fenêtre de la voiture qui file sur l’autoroute.
À son arrivée, il retrouve Karine, toute sa famille. Il leur annonce qu’il a pris la décision de ne pas aller en centre de rééducation mais d’aller en hôpital de jour, car il veut travailler plus que ce que lui propose le centre de rééducation. Lorsqu’il se retrouve seul avec Karine, elle lui demande si il est sûr de sa décision, il dit qu’il veut refaire des tractions, refaire travailler ses cuisses sur une machine.
Début octobre, on le voit aller seul avec ses béquilles à la clinique pour faire ses soins journaliers, il va chez le kiné. Et en milieu d’après-midi il dort chez lui. Karine et sa mère sont toujours là et s’occupent de lui. Les jours rétrécissent, il fait plus sombre mais les couleurs et les lumières au milieu de la journée sont magnifiques. Hugo s’émerveille devant autant de beauté. Mais on sent au fond de lui beaucoup de tristesse de ne pas pouvoir bouger comme il le veut, ses jambes sont encore fragiles et il se fatigue vite.
Une quinzaine de jours plus tard, Damien arrive et annonce à Hugo qu’il l’emmène faire de l’escalade ! Leurs parents et Karine les regardent partir, ils n’hésitent pas à leur dire qu’ils sont fous, qu’Hugo n’a pas la capacité de faire quoi que ce soit. Mais les voilà partis tous les deux dans la vieille voiture de Damien en direction d’une petite école d’escalade. Ils rigolent, Hugo sort tant bien que mal de la voiture pour atteindre le pied de la falaise dix mètres plus loin. Il assure son frère assis sur un rocher, puis c’est au tour d’Hugo de grimper dans une voie très facile. Hugo a un grand bob pour protéger ses brulures du soleil, il enfile un chausson normalement bien trop grand pour lui à son pied mal en point. Son frère commence à l’assurer bien sec, il est pendu dans le baudrier, il n’arrive pas vraiment à grimper mais il essaye tant bien que mal à se hisser avec l’aide de son frère pendu sur la corde de l’autre côté. Après dix mètres, Hugo est épuisé mais en redescendant on voit son sourire sur son visage. Même s’il a du mal à atteindre à nouveau la voiture, il est heureux de cette journée un peu épique.
Les jours qui suivent ne sont pas aussi joyeux, il regarde quelques photos d’avant l’accident où il grimpe dans des voies dures. Il jette les photos par terre, on ressent sa chute de motivation. Il regarde longuement par la fenêtre, Karine l’appelle pour le souper, son ventre s’arrondit, il le caresse, on le voit tout même heureux !
Il va tous les jours chez le Kiné, il travaille tranquillement, on le voit se remotiver. Il passe tous les jours sous la poutre d’escalade installé au-dessus d’une porte, il l’a regarde mais il n’ose pas y toucher. On le voit tranquillement marcher de mieux en mieux, partir en forêt sans ses béquilles malgré qu’il boite encore sérieusement.
Les premières neiges arrivent, on voit Hugo se mettre tranquillement à trottiner, il est content. Lors d’une visite avec le médecin, il lui explique qu’il marche tout doucement mais comme ils se connaissent bien, il finit par lui avouer qu’il commence à marcher sans les béquilles en forêt. Le médecin lui rappelle qu’il faut qu’il fasse attention, il revient de loin ! Mais il fait bien comme il veut, on voit dans son regard et sur son visage qu’il est tout de même content pour Hugo.
Tout le monde est en train d’ouvrir ses cadeaux de Noëls lorsque l’une des personnes de la famille lui demande si ça lui dirait d’aller faire un tour à la neige car il s’apprête à aller skier le jour de Noël ? Hugo ne se dégonfle pas et il dit qu’il vient skier avec eux ! Il enfile non sans mal sa chaussure de ski et le voilà six mois après l’accident sur des skis, le style n’est pas vraiment là mais il glisse sans prendre de risque... Quel plaisir de pouvoir à nouveau pratiquer l’un de ses sports favoris !
Alors qu’un ami à Karine et Hugo vient avec sa petite famille pour manger la galette des Rois, cet ami demande à Hugo si il a re-skié ? Hugo lui dit que ça n’a pas été facile mais qu’il a fait quelques virages. Dans la foulée, Hugo lui demande si il ne serait pas possible de l’emmener faire une sortie en ski de randonnée ? Karine n’est pas sûre que ce soit la meilleure chose à faire alors qu’elle est enceinte de 7 mois ! Et c’est ainsi que le lendemain matin nous voyons les deux amis partir dans le froid hivernal avec leurs skis équipés de peaux de phoques sur un petit sommet enneigé des Pyrénées. Descente difficile mais on peut voir la joie sur le visage d’Hugo.
On se retrouve dans une salle d’escalade, plusieurs personnes sont en train de grimper. Ça fait depuis que Damien l’a emmené qu’il n’a pas retouché une prise, on sent qu’il est un peu frileux à cette reprise. Mais un ami est là, et il est bien déterminé à remotiver Hugo à regrimper. Hugo n’arrive pas à tenir les prises dans les voies faciles alors que l’on voit derrière des grimpeurs pendus au plafond ! Hugo les regarde... Son ami arrive derrière lui et il lui lance un challenge, s’il reprend l’escalade, il l’emmènera l’été prochain faire des grandes voies à Ailefroide dans les Hautes-Alpes. Hugo lui rétorque que ça lui laisse six mois pour reprendre le niveau ! Et c’est ainsi qu’on voit petit à petit les progrès d’Hugo, dans une salle de bloc, dans une salle d’escalade...
Début Mars, les premières contractions de Karine se font sentir. Direction l’hôpital où Dimas nait, neuf mois après l’accident. Le couple est heureux, Hugo se sent pleinement vivre même si son avenir professionnel est encore incertain. Il croque la vie à pleine dent. On voit Hugo en train de pouponner le bébé dans ses bras d’Hugo.
On se retrouve au pied d’une falaise. Hugo explique à des amis qui sont venus avec lui, que tous les matins il est au kiné et que l’après-midi il va grimper en salle. On voit Hugo grimper dans une voie moyennement dure (6b), ça fait à peine un an qu’il a eu son accident. Son ami avec qui il avait fait le pari de partir faire de l’escalade l’été lui dit lorsqu’il descend qu’il a réservé sa semaine de vacances du 10 au 17 juillet.
Un bisou à Dimas, un gros à Karine et on voit les deux compagnons de cordée partir en voiture pour Ailefroide. On les retrouve dans une marche d’approche sur les longues moraines au-dessus du pré de madame Carle à faire la course en marchant vite. Ils arrivent essoufflés à quelques secondes d’intervalle, son ami le regarde et lui dit qu’il a enfin retrouvé son pote comme il le connaissait. On les voit dans plusieurs longueurs un peu raides avec une belle ambiance.
Retour à la maison, il fait nuit, Dimas pleure dans les bras de Karine, Hugo dans le lit à côté. Dimas se calme, Karine le couche dans son berceau. La lumière des lampes de chevet est assez diffuse, ils parlent ensemble. Ils ont envie d’aller vivre au Pérou, de s’installer à Huaraz. De toute façon en France, Hugo n’a aucun avenir avec son invalidité. L’objectif serait de partir l’année suivante.
On retrouve Hugo lors d’une séance de bloc qui annonce à un des ses amis qu’il envisage de s’installer au Pérou avec Karine, il ajoute qu’il partirait quand il repasserait du 8a (très dur) !
Dimas grandi, les saisons changent, tout va assez vite. On retrouve Hugo en mai l’année suivante dans le dernier mouvement d’une voie en surplomb sur des micros prises, il clip la dernière dégaine, touche la dernière prise. Il descend et dit à son ami, alors qu’il est encore en l’air, qu’il est prêt pour le Pérou avec un grand sourire.
Retour à Huaraz, on se sent tout de suite au Pérou, on voit Hugo traverser une rue et s’engager dans une petite cour. Il rentre dans une agence de Trek où il s’installe derrière un bureau. Un jeune français avec qui il blague est en train de monter un petit pan d’escalade dans la pièce. Le téléphone sonne, Hugo décroche. On est chez lui ! Il à l’air de parler à Karine, il lui dit de passer parce que Matthieu est en train de mettre le dernier morceau du pan et qu’ils vont aller fêter ça autour d’un gâteau au café Andino. Karine arrive, elle est enceinte. Ils vont tous au café avec une belle vue sur les montagnes environnantes, une part de gâteau dans l’assiette. Il discute du lendemain et Hugo propose à Mathieu de l’accompagner car il a deux clients qui veulent faire de l’escalade.
Le lendemain, assez tôt, on voit Hugo au volant d’un pick-up avec deux clients partir pour faire de l’escalade. Dans la benne, à l’arrière, Mathieu a l’air d’apprécier de voyager au grand air. La route devient un chemin et tout le monde arrive dans un beau site d’escalade à l’ambiance bucolique : Hatun Matchay. Une belle journée de grimpe s’annonce, on les voit s’éclater dans plusieurs voies plus ou moins dures.
Maya, le deuxième enfant de Karine et Hugo naît, ils habitent dans un appartement de Huaraz. On voit Hugo à la sortie du lit avoir du mal à se mettre debout, il se tient à la commode dans la chambre. On le voit prendre son vélo et il part au-dessus de Huaraz comme ci de rien n’était. On peut voir sur son visage que les premiers coups de pédale sont durs à donner. On se retrouve un peu plus haut avec une magnifique vue les montagnes de la cordillère blanche. Le soir on voit la petite famille à table, Hugo parle avec Karine, il dit qu’il a du mal à envisager de travailler en montagne toute sa vie avec ce mal à la cheville. Karine paraît compréhensive, elle lui demande si il veut commencer sa formation de pilote ? Depuis le temps qu’il en parle.
On retrouve Hugo aux commandes d’un petit Cesna, l’instructeur est à côté et c’est parti pour son premier vol. Il est comme un enfant découvrant ses cadeaux de Noëls, une extase. Son diplôme est signé. On le retrouve en simulateur de vol, aux commandes d’un avion de ligne, un autre instructeur lui donne quelques indications alors qu’il est en train d’atterrir. On le voit ses papiers en main repartir chez lui à Lima. L’appartement a changé, la petite famille grandit.
Un jour, Damien arrive chez eux, Matthieu est dans le salon. Ils ont beaucoup d’équipement de montagne. Il s’apprête à aller faire un sommet. On les voit partir vers l’Artesonraju, leur rêve, leur cauchemar. Ils en parlent, ça fait plus de dix ans que l’accident a eu lieu mais cette montagne reste gravée dans leur tête. On les voit rire. Ils marchent, des porteurs les accompagnent, Hugo n’a qu’un petit sac à dos car il ne peut pas porter autant avec sa cheville. Ils se retrouvent au camp moraine, ils trouvent que le glacier a bien reculé depuis la dernière fois. Ils parlent de l’accident, c’est un peu une thérapie. Et le soir même, ils partent pour le sommet dans la nuit, les frontales scintillent. On les devine marcher sur le glacier, seul le bruit des crampons sur la glace se fait entendre. Il fait froid. Quand le jour se lève, ils sont presque au sommet de la grande pente de neige que forme la face sud de l’Artesonraju. Hugo blague en disant qu’il a une technique super rapide pour redescendre ! Il est tout de même impressionné par cette face. On les voit sortir au sommet, se prendre dans les bras, il y a beaucoup d’émotion. Ils restent un moment en haut, ils admirent le paysage. Puis c’est le moment de descendre, rappel après rappel, ils arrivent tranquillement au pied de la face. Ils sont épuisés, ça fait bientôt 20 heures qu’ils sont partis de la tente, ils leur restent un peu de marche pour enfin pouvoir se reposer. Ils sont heureux.
On se retrouve à l’aéroport, une horde d’hôtesses de l’air avec un pilote et son copilote avance à un bon rythme dans un grand corridor au milieu des clients. Les gens se retournent pour voir passer le pilote, on reconnaît Hugo. Il s’installe aux commandes de l’avion, demande l’autorisation de décoller, on entend les réacteurs, la première poussée.
Un grand noir et le générique de fin.
État d’avancement
2011 > Rencontre avec Hugo - Premier voyage au Pérou
2012 > Début de l’écriture - Rencontre de Damien
2013 > Manque de temps pour écrire
2014 > Renseignement sur les différentes bourses - Préparation du dossier Brouillon d’un Rêve
2015 > Présentation du dossier Brouillon d’un Rêve
Été 2016 > Deuxième voyage au Pérou pour repérer et finaliser l’écriture du film avec Hugo (à Lima)
2016 > Trouver les budgets pour tourner le documentaire
Fin 2016 > Fin de l’écriture
Été 2017 > Tournage du film au Pérou
Fin 2017 > Tournage de quelques scènes en France
2018 > Montage et postproduction & début des présentations en festivals
2019 > Sortie commerciale du film
Moyens à mettre en oeuvre
Budget d’écriture (10 000 €)
> 4 000 € voyage de 2 mois au Pérou - Été 2015
> 2 000 € achat de matériel photo-vidéo et équipement de montagne pour le repérage
> 2 000 € salaire sur 2 mois
> 500 € déplacements en France
> 500 € divers et imprévu
Budget de production (10 000 €)
> salaire assistante de production, déplacements...
Budget réalisation et post-production (300 000 €)
> 50 000 € achat matériel photo-vidéo + transport et assurance du matériel
> 50 000 € transport et défraiements de 15 personnes (dont 10 amis bénévoles) pour l’aide au tournage.
> 100 000 € salaires de l’ingénieur son, de l’assistant de production, du guide de haute-montagne, du cadreur pendant 3 mois au Pérou et salaire du réalisateur pendant tout le projet.
> 100 000 € imagerie 3D, location d’un studion, création musicale, transport en France, post-production...
Parcours de Guillaume Bodin
Guillaume Bodin – 28 ans – Haute-Savoie – France
Précédentes réalisations
La Clef des Terroirs 2011 (inscrit à la SCAM et au CNC)
Insecticide Mon Amour 2015 (inscrit au CNC)
La Clef des Terroirs au féminin (en cours de réalisation, 2 ans de tournage prévu)
Biographie
Outre ma passion pour la montagne, j’ai fait mes études en viticulture-oenologie. Cela fait plus de 10 ans que je travaille dans les vignobles français et à travers le monde. Mes convictions m’ont rapidement poussé à m’intéresser à l’agriculture biologique et biodynamique. Au travers de mes études, mes profs et mes collègues de classes ne comprenaient pas trop ces modes de cultures. C’est un peu la genèse de mon premier documentaire « La Clef des Terroirs », expliquer au plus grand nombre qu’est qui se cache derrière le vin bio ou biodynamique. C’est ainsi que j’ai appris avec l’aide de quelques amis et connaissances à me servir d’une caméra, à monter mon premier film et finalement à le distribuer moi-même dans plus d’une centaine de salles de cinéma français. Par chance j’ai rencontré un distributeur télé qui a permis la diffusion du documentaire sur Ushuïa TV et un DVD en français ainsi qu’une version en anglais ont été édité par les Éditions Montparnasse permettant une diffusion assez large du film. Aujourd’hui, le film a été présenté dans de nombreux festivals de film ou de vin en France, aux États-Unis, Italie, Croatie, République Tchèque, Angleterre, Chine, Japon... Il a été sous-titré en Anglais, Japonnais, Chinois, Catalan, Tchèque... Tout ce travail étant réalisé majoritairement seul en plus de mon travail dans les vignes comme source de revenu principal
En 2013, alors que j'étais ouvrier viticole en Saône-et-Loire, je me suis retrouvé au milieu des traitements obligatoires aux insecticides pour lutter contre la flavescence dorée alors même que le sud du Mâconnais, dans lequel je travaillais, ne présentait aucun symptôme de maladie avérée ! Les discussions furent longues, j'ai mis du temps à me décider à reprendre la caméra. Jusqu'au jour où un ami, Emmanuel Giboulot, s'est retrouvé au tribunal pour avoir refusé de traiter aux insecticides en Bourgogne... La décision fut prise d'enquêter sur la question et c'est ainsi qu'est né « Insecticide Mon Amour » dans le but de soutenir le combat de tous les vignerons ne souhaitant pas traiter aux insecticides et également pour comprendre ce qui se cachait derrière les méandres de l'administration.
Suite à la rencontre de Olivia Sinet en 2012 est né un projet de voyage jusqu'aux confins de l'Inde : « Step by Step »... Le projet d'Olivia depuis toute petite ! En 2013, alors que la question de la réalité de la vie dans le vignoble était fortement impactée par les traitements insecticides, nous avons décidé de partir à pied de Paris en mars 2014. Nous aurions pu faire un magnifique voyage mais nos vies et nos avis se sont petit à petit éloignés. Après 600 kilomètres ensemble au travers de la France et 200 kilomètres seul, j'ai décidé de donner un terme à ce voyage et à me concentrer sur des projets plus personnels.
Depuis l'été 2014 j’ai choisi d’arrêter de travailler temporairement dans les vignes pour me consacrer à la réalisation de film quelques années. J’ai plusieurs documentaires sur le vin, l'agriculture et l'écologie en cours de réalisation mais une fiction documentaire sur l’alpinisme me trotte dans la tête depuis trop longtemps pour ne pas essayer de réaliser ce rêve ! Les hauts sommets me manquent et j'espère partir reprendre mon souffle au Pérou afin de raconter la vie de Hugo Robin, un ami ayant fait une chute de 800 mètres depuis le sommet de la montagne Paramount l'Artesonraju. Il s'en est sortit !
L'avenir reste à écrire !
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